« La Ruée vers l’or », de Pierre-Louis Basse et Ernest Pignon-Ernest En exergue éditions, 2024. Sélection CCAS 2025.

« La Ruée vers l’or », de Pierre-Louis Basse et Ernest Pignon-Ernest
En exergue éditions, 2024

Beau livre

« La Ruée vers l’or » : un hommage dessiné aux champions olympiques

« La Ruée vers l’or », c’est celle d’une trentaine de champions olympiques, racontée sous la plume du journaliste et homme de radio Pierre-Louis Basse, et esquissée par le crayon du plasticien et street artiste Ernest Pignon-Ernest. Un beau recueil grand format qui revisite le parcours de sportives et sportifs hors du commun, bien présents dans nos mémoires ou oubliés par l’histoire. Un livre sélectionné par la CCAS et un auteur à rencontrer cet été dans vos villages vacances.

Propos recueillis par Catherine Petit-Antoine.

L’histoire de « La Ruée vers l’or »

Teddy Riner amenant son adversaire vers le tatami. Wladyslaw Kozakiewicz, croqué tout sourire lorsqu’il fit un bras d’honneur au public russe et au communisme lors de la finale du saut à la perche en 1980. Ou encore Alice Coachman, saisie dans l’instant de son saut en hauteur où elle est en équilibre entre ciseau et ventral, par ailleurs première femme noire championne olympique (1948) à qui le maire de sa ville refusa de serrer la main, ségrégation raciale oblige… Racisme, fascisme et sexisme : qu’y a-t-il derrière l’or qui réunit toutes ces figures olympiques au sommet de leur art, se demande Pierre-Louis Basse. Quant à Ernest Pignon-Ernest, il dégage l’essence de leur geste sportif en grattant le précieux métal jaune…

Envie de le lire ?

Profitez d’une participation de 25 % de la CCAS sur votre commande, soit 29,93 euros au lieu de 39,90 euros (frais de port offerts ou réduits) sur la Librairie des Activités Sociales.

L’interview de Pierre-Louis Basse

« Le sport est imbriqué dans des moments d’histoire importants »

Jean-Louis Basse et Ernest Pignon-Ernest, auteurs de "La ruée vers l'or", sélection CCAS 2025. ©En exergue éditions

©En Exergue

Le livre compte plus de 30 portraits. Vous avez fait le choix d’une illustration par le dessin quand d’autres auraient choisi des photos, pourquoi ?

À l’approche des derniers Jeux olympiques, j’ai dit à Ernest (Pignon-Ernest, ndlr) :  » Écoute, nous sommes complètement engloutis par l’image. Comme disait Marguerite Duras, elle entame l’imaginaire. Nous, on va recréer l’imaginaire. Toi, tu vas dessiner et, moi, je vais écrire. » Ernest avait très rarement dessiné sur le sport, excepté l’affiche de Roland-Garros en 1994, mais il a une passion depuis l’enfance pour certaines disciplines. Il a réfléchi et s’est lancé !

À l’arrivée, on a reçu un prix prestigieux, le prix Tristan-Bernard. C’est un livre volontairement non exhaustif, qui repose surtout sur nos souvenirs respectifs et puis, en ce qui me concerne, sur la puissance des Jeux de Barcelone, en 1992, et de ceux d’Atlanta, en 1996, que j’ai commentés à la radio.

Vous évoquez les conditions dans lesquelles ces champions ont évolué. Par exemple, vous écrivez à propos de la victoire olympique de l’Américain Tommie Smith, dont le poing levé a marqué la lutte pour les droits civiques : « Une histoire en noir et blanc. Littéralement. Rien d’autre. Noirs et Blancs ». Il était important pour vous de sortir de l’angélisme qui entoure parfois le sport ?

Oui, je parle de Tommie Smith, sur qui j’ai d’ailleurs écrit un roman (« 19 secondes 83 centièmes ») et que j’ai voulu rencontrer avant de terminer l’ouvrage. Aux Jeux de 1968, (Mexico), le champion a remporté le 200 m, puis il est monté sur le podium en levant le poing, en signe de protestation contre la ségrégation raciale. Cette photo est devenue iconique. Je rends hommage également à cette athlète, Gretel Bergmann, qui a été exclue des Jeux de Berlin en 1936.

Ce qui m’intéresse à chaque fois, ce n’est pas forcément la performance de ces sportifs, mais les histoires. Car, finalement, les exploits sont chassés les uns après les autres. Ce sont les empreintes que ces champions laissent qui m’interrogent. Ce qui m’a ému très jeune, c’est que le sport soit imbriqué dans des moments d’histoire importants. Il faut que l’événement soit chevillé au monde dans lequel je vis pour que je m’y intéresse.

« Cela nous a bouleversés de voir que, où qu’on aille, les gens sont eux-mêmes bouleversés par la beauté. »

Dans « La Ruée vers l’or », vous glissez également des références historiques et cinématographiques, le tout avec une certaine poésie. Le livre se révèle accessible à tous…

Tant mieux ! Il y a des agriculteurs qui sont venus nous voir en nous disant : « Merci, merci de nous avoir permis de découvrir ça. » Mais aussi des ouvriers, des employés municipaux… Cela nous a bouleversés de voir que, où qu’on aille, les gens sont eux-mêmes bouleversés par la beauté. Tout le monde peut avoir accès à la beauté ! Pour Ernest et moi, c’était une de nos démarches. Bien évidemment, les dessins d’Ernest sont merveilleux et moi j’ai essayé d’être sérieux [sourire], d’emmener l’écriture entre la poésie et une sorte de lyrisme, oui.

On sent que vous les aimez ces sportifs, qu’il y a une vraie proximité avec certains. Parfois, vous utilisez le « je »…

D’abord, je me suis toujours impliqué dans ce que je faisais. L’objectivité d’un journaliste est discutable. J’ai connu certains sportifs et sportives. J’ai par exemple été heureux de connaître Marie-José Pérec, qu’on a lynchée aux Jeux de Sydney, et dont j’ai commenté les épreuves et les courses [en 2000, l’athlète a quitté précipitamment les JO, expliquant plus tard qu’elle avait été victime de harcèlement et d’agressions, ndlr].

Quant à l’envie de raconter les anecdotes de vie des sportifs, cela tient à mon envie d’écrire et à mon histoire personnelle, jalonnée par le sport et l’art. Je dois beaucoup à cette alliance. Mon père était prof de gym et moi je n’aimais pas l’école. J’étais un délinquant qui traînait dans les terrains vagues de Nanterre. Autant dire que j’étais déscolarisé… Un jour, j’avais une rédaction à rendre. Ma grande sœur m’a pris par la main. Elle m’a emmené voir une exposition, une œuvre de Van Gogh. Ç’a été une déflagration. J’ai écrit cette rédaction et le prof, qui m’a mis un 19, m’a dit que je n’avais pas pu l’écrire seul, considérant que j’étais un bon à rien…

Par la suite, durant toute ma vie, le sport et l’art ont été liés. Cela m’a sauvé.

Des livres à lire, des auteurs à rencontrer

Cet été, des auteurs et autrices de la dotation livres CCAS 2025 viennent à votre rencontre dans les villages vacances.

Découvrez leur univers grâce à nos interviews.

Une sélection de livres pour vous accompagner tout l’été

Cette année, de nouveaux titres ont été sélectionnés par la CCAS pour intégrer les bibliothèques des villages vacances, la Librairie et la Médiathèque des Activités sociales : romans, polars, documentaires, bandes dessinées, mangas, poésie, science-fiction, dont des ouvrages en gros caractère… il y en a pour tous les goûts !

Rencontre avec le dessinateur Laurent Lefeuvre, auteur des BD Migrants et Refuge(s) (Modérateur Alexandre Courban), sur le bateau " Charles-Marie" affrété par la CCAS et CMCAS Haute-Bretagne dans le cadre du partenariat avec le Festival Quai des Bulles 2022, port de Saint Malo, Quai de Terre Neuve / Bassin Duguay-Trouin. © Charles Crié / CCAS

Pendant vos séjours :
des auteurs à votre rencontre dans les villages vacances

test

Médiathèque :
une sélection d’e-books en accès libre sur le site

test-2

Librairie :
participation de 25 % sur vos commandes + frais de ports offerts ou réduits

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?