« Les Murs ont des Yeux » Francis HARMANCEY [CMCAS Toulouse]
« ARRÊT SUR IMAGE » : PIUME D’ISULA
Je suis le temps qui passe.
J’ai décidé de m’arrêter, là.
Hier ici Y’avait d’la vie,
Des nuits de jazz et de folie.
Ils s’appelaient Jen, Don, Eva, Mary,
Sont-ils vraiment partis ?
La fin des glorieuses annoncée,
Le quartet est resté, ses images emmurées.
Installés les fantômes du passé
L’obscurité s’est imposée.
Le Dolibar ses rythmes endiablés,
Des modes venues d’Afrique,
Tous ont tenté de ranimer le vieux quartier.
Ils ont fini ruinés, hashtag les rideaux sont tombés.
Je suis le temps j’écris l’histoire,
Eh toi qui passes, aurais-tu perdu la pédale, face à ces murs gris de mémoire ?
Ils parlent de regrets peints sur les vitrines de ces vieux magasins.
Arrêt sur images
Je suis le temps qui passe et jamais ne se lasse.
J’emporte tout sur mon chemin,
Les joies, les peines et les refrains.
Josiane Grassini [CMCAS Corse]
La façade du Djoliba Jazz Café est parfaite pour le décor.
– Silence !
– On tourne !
Justin arrive sur son Vélib, son miki cache ses nattes, souvenir de la dernière Fête de l’Huma, le pied droit en équilibre sur le trottoir, le gauche prêt à donner un coup de pédale, pour s’enfuir si besoin.
Mystérieux endroit pour un casting.
Un film dans un film ?
Thierry la Fronde s’enroule sur lui-même comme pour s’échapper du temps, sous l’œil de la jeune juive qui ne sait pas que demain ce sera la rafle. Elle se replie elle aussi. Déjà. Sheila en miroir de la femme Docteur Quinn se demande ce qu’elle fait là ; elle a chanté les Gondoles à Venise mais rien sur le Far West. Mystère, …
L’histoire le regarde, Justin ouvre la porte noire.
Béatrice Bianchini Burlot [CMCAS Yvelines]